PRÉSENTATION
L'opération iconoclaste sera menée par les chorégraphes Maria Belen Giachello & Sebastian Jimenez, des champions mondiaux du tango qui quittent un temps leur « maquina tanguera » (de Toulouse) pour venir réécrire de leurs corps ces poésies amères tel ce desencuentro de Catullo Castillo, version Minino Garay, c'est-à-dire d'un artiste turbulent et inquiet, qui dégoupille le tango pour mieux le déplacer.
Jazz ? blues ? tango ? slam ? ce beat halluciné est en tout cas un flux organique qui emporte les classifications et apporte son lot d'imaginaires métisses où d'immenses musiciens du jazz - comme Cedric Hanriot au piano, Emile parisien au sax soprano ou l'incroyable guitariste Manu Codja - nourrissent un tango nécessairement canaille, une réminiscence croisée de combats de taulards et de romances. Il n'est pas étonnant dans ce paysage que le bandonéon y soit tenu par celui que tous nomment « Tripa », un tatoué du véhément soufflet à bretelles, activiste du Syndicato Milonguero pur souche. Un militant issu d'une génération des grands orchestres - la Fernandez Fierro en tête- qui a envoyé balader le tango de Papa à l'aune du punk, d'une movida psychédélique ou du rock. Toute une génération aussi qui se revendique d'un tango à la Osvaldo Pugliese, pour le style et pour l'engagement.