PRESENTATION
Des chansons comme celles de KRiiLL, vous n'en entendrez pas beaucoup cette année, ni l'année prochaine. Quelques-unes sont déjà arrivées aux oreilles curieuses (Your Eyes, Will I Ever, Hurt People Hurt People, Green Jewels) portées par des clips d'animation primés des dizaines de fois, comme une vague annonciatrice des grandes marées. Avant même la parution de ce premier album ces quelques singles du groupe comptaient plus d'un million et demi de streams. Ces chansons sont paradoxales : d'une douceur abyssale et pourtant inquiétantes ; pop et parfois expérimentales ; languides et tendues ; organiques dans le son (les harmonies vocales sont la marque de fabrique de KRiiLL) mais électroniques dans leur fabrication ; savantes et intuitives en même temps. Dont les influences latentes vont de Schubert au hip-hop d'aujourd'hui. On pense parfois à Radiohead, à James Blake, à Son Lux, à Fredo Viola, ces orfèvres d'une pop à la fois intime et épique, panoramique. Sous une surface d'apparence étale, ces chansons scintillent d'arrangements et d'idées insaisissables. Leur pulsation rythmique déclenche une transe d'apesanteur, comme si les deux « L » dans KRiiLL, c'était pour s'envoler et planer.